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Pensées à contre-courant

Au risque de déplaire à certains (mais est-ce bien un risque ou au contraire un label d’authenticité en politique?), je vais vous dire mon agacement de voir porté par la bien-pensance environnante, un combat qui, juste dans son principe, en devient réducteur, pour ne pas dire insultant, par sa généralisation.


Je veux parler de la lutte contre le non-recours à l’aide sociale, dont la télévision nationale s’est faite récemment l’écho.


https://www.rts.ch/info/suisse/14319563-la-lutte-contre-le-nonrecours-a-laide-sociale-sorganise-en-suisse.html

En d’autres termes l’aide sociale, expression de notre indispensable solidarité en faveur de celles et ceux qui ne peuvent faire face à leurs besoins essentiels, ne serait plus seulement un droit, mais bien un devoir du bénéficiaire.


Comprenons-nous bien! S’il s’agit de lutter contre la méconnaissance de leurs droits par les bénéficiaires potentiels, je suis le premier à souscrire à l’action. S’il s’agit d’anticiper une dégradation des conditions de vie, consécutive à un évaluation excessivement optimiste de la possibilité de faire face, seul, à l’adversité, je suis encore résolument partant.
Mais cette attitude paternaliste, pour ne pas dire infantilisante, qui consiste à présumer que tout bénéficiaire règlementaire de l’aide sociale, qui s’abstient d’en faire la demande, serait forcément un naufragé qui s’ignore et qui doit être sauvé malgré lui, je n’en veux pas! 


Il peut y avoir de très bonnes raisons, légales ou non d’ailleurs, de ne pas faire la demande. L’aide volontaire de proches, non tenus à un devoir d’entretien, la perspective prochaine de rebondir sur le marché du travail ou même, nous en connaissons, un travail non déclaré qui permet de passer un cap difficile.


Au nom de la responsabilité individuelle, qui permet à chacun de faire des choix quant à sa vie et son avenir, après avoir été correctement informé de ses droits, je n’accepte pas cet assistanat forcé, qui donne bonne conscience à ceux-là mêmes qui pensent que lutter contre la fraude à l’aide sociale est un harcèlement intolérable. Dire à une personne dans la difficulté, qu’elle ne s’en sortira pas seule, et que le penser constitue pour elle une erreur de jugement, n’est pas acceptable.


Lutter contre les abus est la justification même de l’aide sociale, comme la reconnaissance du choix de chacun de s’en sortir par lui-même est le pendant indissociable de la solidarité.
En 2016, je mettais en place un dispositif de lutte contre la fraude. Avec un succès remarquable pour les caisses de l’État.

En parler serait-il désormais politiquement incorrect?

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